L’auteur
Patrick Pécherot nous parle de Lettre à B.
La réédition de Lettre à B. me donne l’occasion de revenir vers la Barbara de Prévert. L’avais-je seulement quittée ? Les pluies de fer, de feu, de sang sont si nombreuses… Elles seront peut-être les dernières à abreuver la terre. Les Barbara, elles, sont de toute couleur, de toute nation, de toute religion. Leurs béguins sont parfois clandestins, il est des pays où l’on ne badine pas avec l’amour. Mais qu’elles vivent à Kaboul ou à Marioupol, à Mogadiscio ou à Khartoum, elles reçoivent les pluies d’acier comme Brest hier et le poème résonne au présent. Quelle connerie la guerre ! On a reproché à Prévert de l’avoir écrit au mauvais moment. Il est, n’est-ce pas, des causes justes qui… que… Oui, et celle-là l’était. Alors… pourquoi rimer à contretemps ? Parce que la rime la plus belle sera toujours désarmante. Tu vois, Barbara, où que tu sois, je n’ai pas fini de te chanter.
Merci aux éditions du Petit Ecart de me le permettre.
L’artiste associé, Michel Julliard
La rencontre avec les artistes de la figuration libre a profondément marqué son travail.
Son style aux détails très travaillés, généralement tracés à la plume sergent major, et l’utilisation de symboles et de figures animales ou humaines font penser aux peintures tribales.
Le Mail Art est également au cœur de sa création. La correspondance avec des poètes et des écrivains est devenue une activité quotidienne qui lui a permis d’imaginer et d’éditer des livres uniques (d’artistes) avec des éditeurs typographes.
A bien des égards son travail résonne avec les mots de Patrick Pécherot. Pour Lettre à B. il nous propose une illustration au trait où l’amour se vit sous l’œil désabusé du poète.
On en parle…
Patrick Pécherot donne une autre variation mémorielle, inscrite dans les pas de Prévert, “la lippe narquoise et le mégot de traviole”, et déroulant les vers du poème “Barbara”, il revient sur le Brest occupé pendant la Seconde Guerre mondiale.
Lionel Destremau / Le Matricule des anges
Article complet Le Matricule des anges (juillet 2018)